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Assassinat de Thomas Sankara: Trente longues années de combat pour la justice

Assassinat de Thomas Sankara: Trente longues années de combat pour la justice

16 octobre 2017

Il y a trente ans déjà, un 15 Octobre 1987, le Burkina Faso perdait tragiquement un de ses fils les plus valeureux. Un jeune révolutionnaire de 33 ans aux idéaux fortes, progressistes et panafricanistes. Arrivé au pouvoir à la faveur du coup d’Etat révolutionnaire d’Aout 1984, Thomas Sankara se donne le pari d’un Burkina Faso débarrassé de la corruption, du laxisme, un pays affranchit du néocolonialisme et qui produit surtout ce qu’il consomme et consomme ce qu’il produit. Dès l’an I de la révolution, il rebaptise le pays, alors Haute-Volta, change le drapeau et les armoiries du pays, compose un nouvel hymne.
Les valeurs d’intégrité, de don de soi, de patriotisme devaient être le meilleur attribut du Burkinabè. Sankara est l’un des rares dirigeants du monde à lépoque à mettre la femme au cœur du développement. Il crée un ministère de l’essor familial dirigé par Joséphine Ouédraogo et confie des responsabilités plus grandes aux femmes comme le ministère du plan dont une femme avait la charge .
Thomas Sankara, le fougueux, l’homme de conviction et d’engagement n’hésitait pas à prendre la parole dans les instances internationales pour défendre les intérêts de son pays et de l’Afrique. On se rappelle de son célèbre discours sur le remboursement de la dette au sommet d’Addis Abeba. Des prises de position tranchées qui ont sans doute précipité sa descente aux enfers. En effet, depuis l’assassinat du père de la révolution burkinabè, de nombreux témoignages accréditent l’hypothèse d’un complot extérieur, avec notamment la participation de Blaise Compaoré, Charles Taylor, Kadhafi et probablement de la France. Pour cause, l’homme dérangeait.
Trente ans après sa disparition avec ses douze compagnons d’infortune, la justice tarde à se faire sur cette fameuse soirée du 15 Octobre 1987. Après un long silence, le dossier a connu un nouveau rebondissement sous l’impulsion de la transition avec l’exhumation des restes de Thomas Sankara en mai 2015 pour identification en France et en Espagne. Des analyses qui se sont d’ailleurs révélées infructueuses. Toutefois, une douzaine de personnes ont déjà été inculpées parmi lesquelles des militaires de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle.
Qu’à cela ne tienne l’héritage que laisse ce visionnaire à la jeunesse africaine est inestimable. C’est fort de cela qu’un projet de mémorial en sa mémoire est en train de prendre forme au Burkina. Le 2 octobre 2017, date anniversaire de la déclaration de son discours d’orientation politique, le comité international mémorial Thomas Sankara (CIM/TS) a procédé au lancement de la campagne nationale et internationale de souscription populaire pour la construction dudit mémorial. La cérémonie a été placée sous le patronage du président du Faso, Roch Marc Christian et parrainée par l’ancien président du Ghana, Jerry John Rawlings. En une nuit plus d’un milliard a déjà été collecté.
Thomas Sankara a vécu en héros et est mort en martyr. Ses idéaux, sa vision du développement continue encore de guider bon nombre d’homme politiques africains. Il demeure un mythe, une légende, un homme exceptionnel dont le souvenir maintient de milliers d’Africains debout pour la cause du peuple car comme il le disait si bien « seul la lutte libère ».

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